A l’ère du travail hybride, comment réinventer la dynamique d’équipe tout en répondant aux enjeux économiques et environnementaux ?

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La pandémie a chamboulé nos façons de travailler. Elle a fait renaître la possibilité de mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle par la promesse du travail hybride. Ce juste dosage de télétravail et de journées en présentiel s’est normalisé avec la crise sanitaire. Cependant, son organisation relève d’une grande complexité. Comment réussir à le mettre en place et à avoir des espaces de travail efficace ? Cette question est extrêmement difficile à résoudre et soulève différents points que nous allons aborder en quatre temps.

 

Le collaborateur a repris le pouvoir 

Depuis la crise du Covid-19, le collaborateur a repris le pouvoir. En effet, dans un marché du travail extrêmement tendu, c’est désormais lui qui décide de la répartition entre présentiel et télétravail. En conséquence, un employeur qui tenterait d’imposer son rythme de travail hybride s’exposerait au risque de voir partir ses employés. Un patron qui refuserait d’appliquer cette forme d’organisation du travail à ses employés aurait le même résultat.

Cela signifie que le travail à la maison est un argument décisif pour postuler dans une entreprise ou y rester. C’est d’ailleurs ce que de récentes études dont celle du Boston Consulting Group (BCG) ont montré. Un salarié sur trois serait prêt à quitter son poste s’il n’est pas autorisé à travailler à distance.

Mais alors pourquoi de nombreux patrons incitent à retourner massivement en présentiel ? Alors que les employés peuvent travailler plus efficacement de chez eux et souhaitent adopter durablement le mode d’organisation à distance ? Le télétravail a de nombreux bienfaits, meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, quand les deux limites sont clairement posées et délimitées. C’est le cas par exemple pour l’entreprise Écocert qui ont adopté ces modes de travail.

 

La collaboration comme élément moteur de la productivité !

Ce sont les managers qui jouent les intermédiaires et qui poussent leurs collaborateurs à revenir au bureau, car le travail en présentiel a aussi ses avantages. C’est le seul moyen de maintenir une culture d’entreprise, constituée de valeurs. C’est aussi l’occasion de voir comment les employés y font face (adhésion, état d’esprit). Le présentiel est notamment essentiel pour maintenir le niveau de productivité grâce aux échanges informels, qui ont tendance à disparaître avec le virtuel.

Le full remote n’était pas la bonne solution pour bon nombre d’entreprises, choisissant de faire marche arrière en souhaitant rapatrier les salariés au bureau, selon des impératifs de présence bien différents.

 

L’illustration parfaite de ce retournement concerne Elon Musk, directeur général de Tesla Motors, qui a par exemple menacé de licencier ses salariés en télétravail dans une note envoyée par mail. « Plus vous êtes senior, plus vous devez être là » et les employés qui ne reviennent pas en présentiel (minimum de 40 h par semaine) auront démissionné, selon le constructeur automobile.

 

Une sortie qui a provoqué un tollé et mis de l’huile sur le feu. Mais plus généralement, ce message s’inscrit dans un large consensus qui entoure les entreprises. Une présence qu’elle soit régulière ou ponctuelle au bureau, permet de fluidifier le travail. Cela crée des rapports humains également, ô combien importants dans la construction de nouveaux projets.

La tâche des managers est donc ardue et casse-tête. Outre la volonté de créer de nouveaux rituels pour inciter leurs collaborateurs à revenir au bureau, ils cherchent avant tout à les réunir tous ensemble le même jour, selon les plannings de chacun.

 

Vers la sobriété des espaces de travail

C’est alors que le travail hybride pose la problématique de l’optimisation des espaces de travail. Ces espaces doivent complètement se réinventer puisque les salariés ne sont plus présents physiquement dans les bâtiments tous les jours de la semaine. La réduction de la surface peut s’élever facilement à plus de 25 %.

Les entreprises misent maintenant sur le collaboratif et s’efforcent d’optimiser leurs mètres carrés. Plus que jamais, le gestionnaire du site est soumis à une forte pression de la part de la direction générale de l’entreprise, qui souhaite limiter au maximum ses coûts immobiliers, mais aussi réduire son empreinte carbone. À quoi bon alimenter en énergie des espaces inutilisés ? Comment prévoir qui sera au bureau demain ? Comment mesurer l’adéquat des espaces par rapport aux besoins des collaborateurs et des équipes ?

L’engagement des entreprises doit passer par une utilisation plus responsable des espaces de travail. Toute entreprise doit dorénavant, avoir des objectifs de décarbonation de ses bâtimentsLa sobriété des espaces s’inscrit dans l’agenda des entreprises.

 

Le collaborateur éco-responsable

Le travail hybride a donc créé une véritable prise de conscience énergétique, qui gagne peu à peu en importance dans les entreprises. Cet enjeu est crucial, d’autant plus que l’actualité fait craindre un risque de pénurie d’énergie sur le paysC’est en effet ce qu’a déclaré Élisabeth Borne devant le Medef, lundi 29 août.

« L’heure n’est plus aux demi-mesures, l’heure n’est plus à chacun pour soi, l’heure est à la responsabilité collective.»

« Face aux menaces de pénurie, nous n’avons qu’une seule voie : la baisse de la consommation d’énergie et si nous devions en arriver au rationnement, les entreprises seraient les premières touchées », a poursuivi la Première ministre. Cette dernière a ainsi invité les sociétés à établir dès septembre des “plans de sobriété énergétique” de manière à réduire leurs consommations de 10 % avant un premier bilan prévu début octobre pour évaluer ces plans d’économies.

Le gouvernement fait donc pression sur les entreprises pour qu’elles soient sobres énergétiquement parlant et que les espaces soient utilisés à bon escient.

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est ainsi logiquement concernée. Favoriser une mobilité plus verte et renforcer au maximum le covoiturage, éteindre l’éclairage nocturne des bureaux et des commerces ou encore réduire la climatisation et le chauffage des bureaux sont autant de pistes à exploiter. Nous n’avons plus besoin des immenses sièges sociaux de l’ancien temps, avec des dizaines de salles de réunions, désormais quasiment vides la plupart du temps.

À l’arrivée, la conséquence directe est que de plus en plus de collaborateurs deviennent écoresponsables. Outre leur volonté de réduire leur impact carbone dans leurs rituels quotidiens, ils prennent conscience de ce problème au bureau, constatant que trop d’espaces sont inutilisés.

 

Conclusion

Il faut alors trouver un équilibre. Celui-ci est propre à chaque société en mesurant l’efficacité des espaces de travail et leur qualité d’usage. Par ailleurs, il faut répondre aux attentes du collaborateur (planning sur le mode hybride). Optimiser les mètres carrés pour réduire l’empreinte carbone est faisable sans pour autant impacter la productivité des équipes. Cette harmonie est collective et est absolument fondamentale dans la performance d’une entreprise.

 

Article de Fabien Girerd, CEO et Fondateur de Jooxter