Semaine de 4 jours : pour ou contre ?

Semaine 4 jours

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Dans un contexte de Grande Démission en France, les dirigeants et managers sont devenus davantage à l’écoute des besoins de leurs employés. Le développement du travail hybride est aussi devenu un élément déclencheur des remises en cause des systèmes d’organisation en entreprise. Ce qui implique une révision de l’utilisation des postes de travail. Depuis la crise sanitaire, les entreprises ont fait preuve de détermination afin d’être dans une énergie de changement. Les méthodes de management ont évolué et les collaborateurs ont su prendre leur place. Dorénavant, les entreprises sont à la recherche de nouveaux moyens de se rapprocher des besoins des talents, la semaine de 4 jours en fait partie. 

« Plus globalement, nous constatons une demande très forte de la part des salariés pour des modèles de management basés sur la confiance, l’autonomie et la responsabilité, ce qui incontestablement permet d’attirer et surtout de retenir les meilleurs talents. C’est un enjeu majeur pour les entreprises dans le contexte actuel. » Selon Carlos Fontelas De Carvalho, président d’ADP France et Suisse.

 

Qu’est-ce que c’est la semaine de 4 jours ? Quelle est la source de la tendance ? 

Le phénomène de la semaine de 4 jours est apparu en 1996 grâce à la loi Robien. Avec un passage aux 32 heures et une obligation pour les entreprises de recruter au moins 10% de salariés en CDI. Cependant, cette loi a été remplacée par la loi Aubry et donc, le passage en 35 heures par semaineNéanmoins, cette tendance revient à la mode, les salariés passant de 35 heures à 32 heures hebdomadaires après la signature d’un accord collectif. À chacun sa formule : augmenter le nombre d’heures travaillées en 4 jours pour 35h ou passer à 32h. En résumé, un aménagement des heures de travail est à prévoir dans une optique de politique plus flexible.

Cela semble profitable à tout le monde… Aux mamans, comme aux papas ou encore aux personnes avec un parent dépendant. Cette loi n’imposant pas de jour « off » fixe. Il est possible de choisir : un lundi de repos, le mercredi pour les enfants ou encore le vendredi pour partir en week-end. C’est un système dans lequel tout le monde y trouve sa place. En parallèle du télétravail avec une alternance entre présentiel et distanciel, le rythme de travail épouse la vie du collaborateur. 54 % des DRH se disent prêt.e.s à passer à la semaine de 4 jours, d’après L’observatoire des Rythmes de Travail. Les seuls potentiels réticents sont les dirigeants. En échange, les entreprises bénéficient tout de même d’un allègement des cotisations patronales de la Sécurité sociale. 

 

Avantages de la semaine de 4 jours

 

Pour les collaborateurs, un bien-être démultiplié 

Les employés semblent trouver leur compte dans cette nouvelle organisation en entreprise. Tout d’abord, ils y voient l’opportunité de trouver un réel équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. En plus du télétravail, ces nouveaux modes de travail permettent leur épanouissement. En effet, 3 jours de week-end pour 4 jours de travail semble plus équitable qu’auparavant. Cette démarche permet aux salariés de démarrer de nouvelles activités en parallèle de leur activité professionnelle. En effet, selon une étude ADP People at Work 2022 (lien externe 1), 64 % des salariés français sont prêts à sauter le pas. C’est le moment de commencer la poterie, à jouer d’un instrument de musique à la maison ou de s’inscrire à la salle de sport. Dans tous les cas, ce jour de repos en plus, participe à leur bien-être global. Ils peuvent aménager leur emploi du temps en fonction de leur rythme de vie.

 

Une productivité amplifiée profitable aux entreprises 

La réduction de leur temps de travail sur la durée, passant de 5 à 4 jours, permet aux collaborateurs d’être davantage impliqués dans leurs tâches et concentrés au quotidien. Leur temps dédié au travail est optimisé. Effectivement, il s’agit d’un tabou en entreprise, mais chaque collaborateur a des moments de déconcentration ou de distraction. Les journées sont longues et ce dans le temps, donc parfois la vie personnelle empiète sur le temps de travail. Les imprévus à gérer, les rendez-vous à prendre chez le médecin, la chaudière qui tombe en panne. La vie de tous les jours ne permet pas au salarié d’être réactif 5 jours sur 7 tout au long de l’année. 

 

Réduction notable du taux d’absentéisme et des arrêts maladies 

En France, le présentéisme et la culture des horaires à rallonge sont ancrés. Les nouvelles générations Y et Z tendent à changer la donne. Les entreprises changent de mentalité pour correspondre à celles des collaborateurs. Cependant, les règles sont toujours d’actualité pour les grandes entreprises notamment ou lorsque le dirigeant n’aime pas le changement. Selon une étude réalisée par Glassdoor en 2019, 26 % des personnes interrogées avouent être déjà restées au bureau uniquement pour être bien vues, sans être productives. 30 % affirment qu’il est mal vu de quitter le bureau avant 18 h et 28 % se sentent gênés d’être les derniers arrivés au bureau le matin. Changer de modèle d’organisation permettrait de diminuer considérablement le taux d’absences ainsi que ce sentiment de devoir toujours faire plus. 

 

Moins de temps au bureau pour plus d’économies d’énergie

La notion écologique semble être un plus dans cette nouvelle organisation. Il est vrai que passer un jour de moins dans les bureaux permet de limiter la consommation en énergie de l’entreprise. Des coûts en moins pour l’entreprise, un point à ne pas négliger lors de cette prise de décision. C’est un plus dans cette ère de la prise de conscience écologique et où les normes à respecter pour les entreprises sont d’autant plus strictes. Avec le coût grandissant de l’énergie par exemple, ce sont de réelles économies financières pour les entreprises. Par ailleurs, les employés n’ont plus à se déplacer autant vers leur lieu de travail, ce qui limite les émissions de CO2 via les trajets quotidiens. L’association britannique Platform a publié, en août 2022, une étude indiquant que le passage à la semaine de 4 jours sans perte de salaire permettrait de diminuer l’empreinte carbone du Royaume-Uni de 21,3 %. 

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Un véritable atout pour votre marque employeur

Proposer une semaine de 4 jours à ses collaborateurs est plus attrayant qu’une semaine de 5 jours. En choisissant cette option, vous aurez davantage de chance d’accueillir de nouveaux talents au sein de votre entreprise. Notamment, les plus jeunes, sortis de l’école, sont dans des dynamiques de flexibilité. A l’heure, où les entreprises sont à l’écoute de leurs employés, il est nécessaire de proposer des solutions. Afin de retenir les talents au sein de votre entreprise, vous avez plutôt intérêt à opter pour cette option. Selon une étude réalisée par Robert Half, 35 % des employeurs français envisagent de l’expérimenter au cours de l’année à venir.  En parallèle, la semaine de 4 jours impliquerait de nouveaux recrutements pour assurer le bon fonctionnement de l’activité de l’entreprise.

 

Inconvénients de la semaine de 4 jours

 

Donner la possibilité de travailler moins à salaire moindre

Tout cela dépend du format de la semaine de 4 jours que vous choisissez pour vos collaborateurs. Si vous décidez de réduire à 32h, leur salaire sera automatiquement réduit. Néanmoins, 75 % des employés français accepteraient une baisse de salaire pour travailler 4 jours par semaine, selon le Rapport Annuel sur le Travail Hybride d’Owl Labs. Le risque est que vos talents prennent la fuite, vous ferez face à une fuite des cerveaux vers vos concurrents. Sinon, pour rester dans la logique, vous pouvez garder les mêmes heures de travail hebdomadaire réparties sur 4 jours.

Provoquer une potentielle surcharge de travail 

Condenser la semaine de travail en 4 jours, pourrait provoquer une charge mentale supplémentaire “Il faut tout finir à temps”. Le temps de la transition, les collaborateurs pourraient vite se retrouver sous l’eau, avec un stress supplémentaire. Ce phénomène pourrait mener à de la contre-performance. Il est donc nécessaire de suivre vos employés et de les accompagner au long de ce changement, pas si anodin qu’il puisse paraître. Des exemples semblent montrer le contraire, le gouvernement japonais encourageant la semaine de 4 jours. Microsoft en fait l’expérience depuis 2019 et la productivité aurait augmenté de 40 % par rapport à l’année précédente. 92 % des salariés de Microsoft Japon ont affirmé être satisfaits.

 

Une réorganisation interne parfois complexe

Changer de modèle de travail, au même titre que le travail hybride ou le flex office, est complexe. Il faudra peut-être éliminer les bureaux attitrés, et créer des open-spaces. Par ailleurs, il faut aussi un temps d’adaptation à la nouvelle organisation, et surtout un effort collectif. Cette structure organisationnelle de l’entreprise étant modifiée, il est parfois nécessaire de prendre le temps d’écouter les feedbacks, les ressentis des collaborateurs et des managers. Véritablement, certains types de profils ont besoin d’un temps « incompressible » pour travailler afin d’aller au bout de leurs idées. Du temps, de la patience et de l’accompagnement sont donc à prévoir. D’ailleurs, selon une étude Mc Kinsey et Prosci, seulement 30 à 50 % des projets de changement réussissent. Il est donc indispensable de les mener à bien pour les faire accepter par les salariés et qu’il y voit une réelle valeur ajoutée.

 

Des temps de travail plus longs parfois décourageants

Le principal problème au fait d’augmenter les heures de travail, c’est qu’il peut y avoir une baisse de motivation. Cela fait partie des dérives potentielles. Il faut savoir prioriser davantage ses tâches et prendre en compte la longueur des week-ends. Nous pouvons donc observer une baisse de productivité pour réaliser toutes les tâches dans un premier temps. Cependant, sur le long terme, la productivité s’en verra augmentée avec la perception d’un week-end plus long qu’auparavant. En effet, selon l’étude EY “Work Reimagined”, édition 2021, 64 % des salariés français voudraient profiter d’une plus grande flexibilité dans l’organisation de leurs horaires de travail, avec la possibilité de les condenser sur quatre jours.

 

Les pays qui sont passés à 4 jours de travail par semaine

La France semble résistante à ce type de changement en entreprise. Elle choisit d’y recourir lorsque les autres pays ont déjà adopté la tendance à l’instar du flex office ou du travail hybride. La Belgique opte pour 4 jours, sans réduction du temps de travail. L’Islande a mis en place la semaine de 4 jours depuis 2015, passant à 35h de travail hebdomadaire au lieu de 40h. En outre, en Espagne, la semaine de 4 jours passe au test des 32 h (au lieu de 40h). Le Royaume-Uni réalise également un test à grande échelle.

Ce qu’il faut retenir, c’est que 34 % des employés voient la semaine de 4 jours comme le rythme de travail hebdomadaire idéal, d’après une enquête menée par la Workforce Institute auprès de 3000 employés de huit pays différents. Alors, si vous souhaitez adapter votre offre d’espaces et d’optimiser l’utilisation de ces derniers au vu de votre changement d’organisation, n’hésitez pas à nous contacter. Nous serons ravis de vous accompagner et de vous donner les meilleurs conseils et les bonnes pratiques.

 

Des exemples de réussite avec 4 jours de travail par semaine

Plusieurs entreprises françaises ont déjà adopté la semaine de 4 jours :

  • Elmy : depuis le 1er septembre 2022, les salariés travaillent 32 heures par semaine sur 4 jours, payés 39 heures.
  • IT Partner : les salariés sont passés de 35 heures à 32 heures hebdomadaires après la signature d’un accord collectif.
  • Yprema : les employés sont à 35 heures sur 4 jours depuis 1996 à l’époque de la loi Robiens.
  • Welcome to the Jungle : En 2019, l’entreprise a testé pendant cinq mois (de juin à octobre). Ce rythme de travail a été définitivement adopté.

Découvrez les bienfaits de la semaine de 4 jours au sein de votre entreprise en la testant en parallèle de l’hybridation !